La neurochirurgie: la haute technologie au service de la sécurité du patient
La neurochirurgie est une spécialité à risques, car elle a pour but de traiter un organe extrêmement fragile, le système nerveux. La technologie au service du chirurgien est donc indispensable pour assurer un geste le plus sur et le plus efficace possible.
parmi les outils à notre disposition, l'utilisation d'un amplificateur 3D ( un appareil de radio permettant d'obtenir des images 3D équivalentes au scanner) couplé à un navigateur (dispositif permettant de repérer les objets dans l'espace, comme un GPS), permet d'assurer la pose la plus sécuritaire possible des implants.
Un grand nombre d'intervention sur la colonne recours également à la microchirurgie, avec un microscope permettant la visualisation optimale du site. l'endoscopie peut également être utilisée dans ce but.
Toutes ces techniques permettent de mettre en œuvre des stratégies mini-invasives, avec pour objectif des interventions moins agressives pour la musculature et une économie de pertes sanguines.
TECHNIQUES OPERATOIRES
Décompressions du système nerveux
La plupart des pathologies rachidiennes dégénératives impliquent une part de compression des nerfs par un bec osseux (arthrose), un fragment cartilagineux (hernie discale) ou des éléments ligamentaires hypertrophiques (sténose canalaire).
Rétablir l'espace autour des structures neurologiques est donc bien souvent un des buts premiers de la chirurgie. La décompression fait appel à des techniques mécaniques simples (pinces, crochets..) mais à réaliser bien entendu avec méticulosité.
Stabilisations rachidiennes
Les techniques simples de décompression ne sont parfois pas suffisantes, soit parce que le geste est déstabilisant pour la colonne (décompressions foraminales lombaires, discectomies cervicales) soit en raison d'une instabilité naturellement acquise (discopathies lombaires, lyse isthmique...)
La stabilisation fait appel à des montages d'implants. Pour résumer, ceux ci peuvent se positionner soit entre les vertèbres (cages intersomatiques, permettant une greffe osseuse), soit se positionner au sein même des vertèbres pour fournir des points d'ancrage solides permettant de les relier les unes aux autres (ostéosynthèse)
l'immobilisation complète d'une articulation est appelée arthrodèse
Cimentations et expansions vértebrales, osteosynthèses percutanées
Ces dernières années se sont développées plusieurs techniques mini invasives de traitement des fractures en alternative aux montages traditionnels, avec pour but de limiter l'ouverture musculaire, et de favoriser ainsi la mobilité et la récupération.
Ainsi, on peut mettre en place le matériel en réalisant de petites ouvertures et en écartant les fibres musculaires plutot qu'en désinserant tout le muscle.
Le geste de base de ces techniques est l'introduction sous controle radiologique d'un trocard jusque dans le corps de la vertèbre. cela permet ensuite de visser la vertèbre pour réaliser un montage entre plusieurs niveaux (ostéosynthèse) ou de diffuser un ciment chirurgical dans le foyer de fracture (cimentoplastie).
Une variante de cette technique est l'expansion vertébrale par des dispositifs expansifs qui permettent de retrouver une hauteur vertebrale satisfaisante, en réduisant la fracture.
Risque en chirurgie rachidienne
Toute chirurgie présente des dangers, et le calcul du rapport bénéfice/risque de l'intervention incombe à votre praticien, qui vous exposera ceux ci de manière plus détaillée.
Le risque neurologique
Bien entendu le système nerveux est en première ligne, puisque le neurochirurgien travaille à sa proximité immédiate. En cas de complication, des signes neurologiques peuvent survenir, ceci incluant des troubles sensitifs, des douleurs neuropathiques voire des paralysie ou des troubles sphinctériens.
Le risque méningé
La moelle épinière et les nerfs sont engainés par les méninges, enveloppes qui contiennent notamment le liquide céphalorachidien (LCR). Il n'est pas si rare que ces membranes fragiles soit ouvertes durant la chirurgie. L'écoulement du LCR qui en résulte peut gêner la cicatrisation, favoriser des infections (méningites) ou même des lésions du système nerveux (risque exceptionnel). Néanmoins les techniques de sutures employées permettent la plupart du temps de régler la situation sans dommages.
Le risque matériel
La pose des implants, comme tout système mécanique risque de générer des difficulté, soit en cas de malposition, soit en cas d'usure prématurée, de rupture mécanique ou de défaut de fusion. d'autres interventions peuvent s'avérer nécessaire pour corriger le problème.
Lésions d'organes
Les différentes procédures sur la colonne vertébrale peuvent engendrer des lésions sur les organes de voisinage. En chirurgie cervicale antérieure, sont particulièrement exposés l'œsophage, le nerf récurrent commandant les cordes vocales, et l'artère carotide interne. En chirurgie lombaire, Le risque se situe essentiellement au niveau des gros vaisseaux abdominaux se situant au contact immédiat des disques.
Risque infectieux
Ce risque est relativement rare car la neurochirurgie fait partie des chirurgie propres. néanmoins l'effraction cutanée peut toujours mener à une infection, souvent dues aux bactéries de la peau. La présence de matériel complique la situation avec nécessité de traitement antibiotiques prolongés parfois.
Risque évolutif
La chirurgie rachidienne expose parfois à des interventions itératives, surtout en cas d'arthrodèse qui immobilisent une partie de la colonne mobile. la décompensation des niveaux adjacents est une complication tardive (quelques années) mais qui justifie parfois une nouvelle prise en charge